Laval ...
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Otto Abetz
Pierre Laval
Laissant les ministres et l'administration (épurée et truffée aux bons endroits d'hommes à lui, parfois anciens parlementaires) vaquer à des besognes subalternes, Laval s'est jeté, avec une passion et une confiance de visionnaire, dans l'aventure de la collaboration. L'armistice est un état précaire. La paix est toute proche ! Une note de Weygand circule partout, qui prédit que la capitulation de l'Angleterre n'est qu'une question de semaines ! Il faut prendre la diplomatie britannique de vitesse, l'empêcher de traiter sur notre dos.
Pétain, qui n'aime pas spécialement les Anglais, croit, lui aussi, à leur défaite rapide. Mais il a toujours été prudent : avec le même objectif, au départ, que Laval (assurer la paix la moins mauvaise), Pétain emploiera les méthodes qui ont toujours été les siennes, il louvoiera, essaiera de gagner du temps.
Laval, lui, voit plus loin. Grisé par sa haine, son mépris, de la démocratie, il n'envisage même pas qu'elle l'emporte sur les totalitaires. Il veut réconcilier la France avec l'Allemagne, non seulement pour obtenir des conditions plus douces, mais pour en faire, moyennant l'alignement partiel de ses institutions sur l'Axe, le troisième membre d'un Directoire de l'Europe, où il ne doute pas de lui faire supplanter l'Italie dans son rôle de brillant second.
Sitôt la République liquidée, il s'est précipité à Paris. Grâce à de jeunes journalistes germanophiles ou fascisants, Luchaire, Fontenoy, à l'ancien président du comité France-Allemagne, de Brinon, il prend contact avec Otto Abetz, qui sera nommé quelques semaines plus tard ambassadeur du Reich à Paris.
Abetz, marié dès avant la guerre à la secrétaire française de son ami Luchaire, est un francophile sincère. Ensemble, Laval et Abetz vont poursuivre une politique vouée, au départ, à l'échec. Elle suppose, en effet, chez Hitler, une générosité à laquelle il est bien étranger !
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